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THE LAST SHOW GIRL

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jonone2 280Éblouissante Pamela Andersonjonone3 280 Annette (Jamie Lee Curtis) est une bonne vivante
LastShowgirl Eddie le régisseur Dave BautistaEddie le régisseur (Dave Bautista)
The Shelly la grâce et la fragilité incarnéesShelly, la grâce et la fragilité incarnées
Shelly sans les paillettes est tout aussi belle
Shelly, sans les paillettes, est tout aussi belle
LastShowgirl Annette danse sur un petit podium du casino sans que personne sarrête pour la regarder
Annette danse sur un petit podium du casino sans que personne s'arrête pour la regarder.


MAGISTRALE PAMELA ANDERSON DANS LE RÔLE D’UNE FEMME PRÉCARISÉE APRÈS 30 ANS DE SHOW PAILLETÉ

Texte: Valérie Valkanap


THE LAST SHOW GIRL
Un film de Gia Coppola (USA 2024, 1h27)

Sur les écrans suisses alémaniques
à partir du 20 mars prochain.



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VIVRE EN PENSANT À SA RETRAITE est un privilège de banquier. Ni Shelly (Pamela Anderson, restée fort séduisante pour 57 ans) danseuse de cabaret depuis 30 ans au Razzle Dazzle, ni sa plus proche amie Annette (Jamie Lee Curtis, méconnaissable, mais toujours aussi pleine d’allant), reconvertie, après la danse, en serveuse au casino, n’ont ce loisir. Malgré son nom enchanteur, la revue (la dernière du genre à Vegas), ne captive plus personne. Tout est strictement décompté du maigre salaire de Shelly, que ce soit une aile de costume déchirée, ou le nombre hélas déclinant de ses apparitions sur scène. Jusqu’au jour où, l’employeur souhaitant se tourner vers des divertissements plus ouvertement sexuels, la troupe entière se fait congédier.

QU’EST-CE QUI REND UN TRAVAIL INTÉRESSANT? Sûrement pas l’argent qu’il procure. Si Shelly est accro au sien, c’est parce qu’il la valorise. Dans la lumière des projecteurs, elle sent les regards fixés sur elle et elle peut enfin exister. Sa fille Hannah (Billie Lourd), qu’elle n’a pu élever elle-même à cause de sa profession, ne la comprend pas, non pas tant à cause du barrage de génération que de son ressentiment. Chacun fait du mieux qu’il peut pour s’en sortir et protéger les siens, tente d’expliquer Shelly. En tout état de cause, «les mères ne sont ni des saintes, ni des sauveuses». Et d’encourager sa fille à suivre sa passion (la photographie), même si la voie artistique est la plus difficile qu’il soit parce qu’elle demande tous les sacrifices. «Poursuis tes rêves, sois toi» lui enjoint-elle.

LES TEMPS ONT CHANGÉ et les paillettes sur le mode parisien du Crazy Horse n’ont plus la cote. Semblable à l’ouvrier métallurgique ou au colporteur qui ont perdu leur boulot, Shelly se retrouve sur le carreau. Sauf qu’elle, elle était une légende. Elle incarnait «l’iconique show girl américaine» si l’on veut en croire Eddie, le régisseur (Dave Bautista) qui en pince pour elle. La chute n’en est que plus amère. Si tu n’es plus jeune et sexy, es-tu vraiment fichue? Dans le show biz, les règles de recrutement sont devenues encore plus impitoyables. Il faut soi-même s’infliger l’humiliation sur scène, le comble de l’abject pour Shelly qui ne souhaiterait pas être réduite au «dirty circus». Mais en dehors du show biz, les règles ne sont-elles pas différentes? Comme son amie Annette, Shelly a d’autres ressources que celles fondées sur son apparence. Aidée par les siens, on veut croire que Shelly s’en sortira. V.V.

Publié le 7 mars 2025