→ CINÉMA

LA SÉPARATION DES TRACES

«Spuren und Geschichten» de Francis Reusser

A PARTIR DU 28 FÉVRIER 2019

• KOSMOS, ZH



Europallee
CH-8004 Zürich
www.kosmos.ch

Le film a été présenté en avant-première le dimanche 24 février à 11h à Zurich.

A partir du 28 février 2019, à 16h10 Kino 3 et à 11h15, Kino 2, le samedi et le dimanche


TRACES Poster version web

Francis Reusser, Dok, Schweiz, 2018
In «Spuren und Geschichten – Un voyage entre cinéma et histoire» schickt uns Francis Reusser, Schweizer Fotograf und sagenumwobener Regisseur der 70er- und 80er-Jahre, auf eine Reise durch die Schweiz. Das filmische Tagebuch ist eine Suche nach seiner Vergangenheit bis ins Jahr 1947, verwoben mit der hiesigen Fernseh- und Kinogeschichte, vom Schwarz-Weiss-Bild bis ins digitale Zeitalter. Mit Nostalgie, guter Laune und feinem Humor präsentiert uns Reusser sein Reisetagebuch, in dem er nicht nur sein cinematografisches Gedächtnis aufbaut, sondern auch eine Bestandesaufnahme der Gesellschaft topografiert.

 

 


TRACES/SPUREN
La grande salle du Kosmos semble un peu plus vaste que d’habitude. C’est sans doute le soleil et la douceur inhabituelle de cette fin de février qui ont détourné certains spectateurs. Peu importe, nous avons un écran géant pour découvrir le plus jeune film de Francis Reusser, «La séparation des traces». Réalisé avec son fils, Jean, l’année dernière, il était présenté en avant-première ce dimanche, à Zurich.

ZIGZAGS ET POINTILLÉS
Dès le début, on le sent, il s’agit d’un film très personnel et extrêmement littéraire. Instantanément séduits par ce qui est à la fois un essai sur le cinéma, un journal intime et une réflexion sur la filiation, on sourit aussi aux commentaires bien sentis sur l’évolution actuelle du monde. Le réalisateur s’y dévoile à petites touches, et derrière un sens de la provocation qui fait du bien, on saisit la pudeur de l’homme, sa grande sensibilité, son inlassable énergie à vouloir changer le monde quand celui-ci ne tourne pas rond. C’est très écrit, très ressenti et très réfléchi.
De ses origines à Heiligenschwendi dans le canton de Berne à ses pérégrinations jusqu’à l’Estaque de Cézanne, en passant par L'île sur la Sorgue de René Char ou les villes de bains décaties, nous le suivons dans ces zigzags (ou plutôt peut-être ce chemin en pointillé, comme celui d'un oiseau dans la neige). Les correspondances qu'il nous donne à voir entre les disciplines et les arts sont autant d'éléments qui ont nourri son travail cinématographique.

DES ROCHES ET DES RUSHES
Pour illustrer ses propos, il extrait de ses archives des scènes de cinéma inattendues et parfois non utilisées. Ainsi, celle-ci qui aurait pu ou dû être dans «Derborence» et qui montre un homme nu et maigre, barbouillé de couleur brune, qui surgit des roches et des rushes. Il donne aussi peut-être la clef de certaines de ses souffrances. Une courte scène montre une magnifique photo d’une jeune femme qui s’accroche à une paroi montagneuse. Il s'agit de sa mère qu’il n’a pas connue.
L'absence d'un parent se répète-t-elle d'une génération à l'autre? La  belle complicité entre le père, réalisateur, et le fils, monteur, et pendant le film, et pendant la discussion, laisse à penser que rien n'est si sûr ou en tous cas, si simple. 
Un des fils rouges du film est révélé par le titre français: Que gardent les enfants de leurs parents, dans quelles traces se glissent-ils et quand doivent-ils suivre leur propre chemin? Mais surtout, plus généralement, quelles traces laissons-nous? Et que reste-t-il du cinéma d'avant le numérique?

ALLER PLUS LOIN
Quelques films de Francis Reusser sont brièvement cités («Vive la mort», «Le grand soir», «Seuls» ou «Quatre d'entre elles»). Il y a notamment plusieurs extraits de «Seuls», ce film réalisé en 1981,  sélectionné pour la Quinzaine de la critique qui venait d’être créée et qui, grâce à la Cinémathèque, a pu être numérisé. La plongée dans les yeux bleus délavés de Nils Arestrup, jeune et énigmatique, donne terriblement envie d’entrer dans le récit. 

De façon générale, le film «La séparation des traces/ Spuren und Geschichten» incite à aller plus loin dans la (re-)découverte de la filmographie de Francis Reusser et d'un réalisateur qui insiste sur «la loi du désir»...

«La séparation des traces/Spuren und Geschichten», de Francis Reusser (CH, 2018,1h13) est à voir à partir de jeudi 28 février au Kosmos, à Zurich.

SCZ (25/02/2019)