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SASCHA BLEULER, DIRECTRICE DU HRFF, LE FESTIVAL INTERNATIONAL DE FILMS SUR LES DROITS HUMAINS À ZURICH

Texte: Sandrine Charlot Zinsli


Le festival a lieu du 6 au 10 décembre 2019 à Zurich.

Notre info dans l'agenda: ici
Notre article sur MIDNIGHT TRAVELER
Notre article sur LES MISÉRABLES
Notre info dans ÉCOLES sur les projections scolaires des Misérables

Le site du festival: ici


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SCZ: Le festival a déjà 5 ans. Qu'as-tu appris au cours de ces années?

SB: J'ai beaucoup appris sur la violation des droits de l'homme, qui, souvent, a lieu pas très loin de chez nous. J'ai aussi reçu la confirmation que la force du cinéma peut agir de façon libératrice et que de nombreux réalisatrices et réalisateurs, par leurs visions artistiques, peuvent contribuer à faire acte de résistance face aux pouvoirs autoritaires.
Les films ne peuvent pas renverser des gouvernements, mais ils peuvent renforcer les êtres humains dans leurs espoirs de changement.

SCZ: Quels sont les thèmes que vous souhaitez mettre en avant cette année? Et pourquoi?

SB: À l'occasion du 30ème anniversaire de la Convention des droits de l'enfant des Nations Unies, nous montrons plusieurs films sur les droits des enfants. Ainsi, dans le film d'ouverture du festival «GODS OF MOLENBEEK», le petit Aatos et son ami Amin déambulent avec la sûreté de somnambules dans leur quartier, un quartier dans lequel pourtant les guerres de religion et les forces de sécurité sont omniprésentes. Dans MIDNIGHT TRAVELER, c'est un regard d'enfant qui relate le difficile quotidien de la fuite et du déracinement. Les jeunes protagonistes se révoltent contre la coercition et nourissent l'espoir d'un avenir meilleur pour leur génération. Pour la journée des droits humains, le 10 décembre, le HRFF, en collaboration avec le Département fédéral des affaires étrangères et Médecins sans frontières, invite à un «grand débat» sur le thème des «droits des enfants en fuite».
Autre point fort, les films «de» et «sur» les femmes. En 2019, la grève féministe a une fois de plus clairement montré que la visibilité et la solidarité entre femmes doit être une préoccupation centrale dans la lutte pour l'égalité.

SCZ: Dans «TALKING ABOUT TREES» des cinéphiles soudanais essaient de projeter leurs films préférés à Khartoun. En quoi est-ce important de montrer un film de Tarantino au Soudan? Encore une fois pour conclure, quel rôle le cinéma a-t-il à jouer en matière de droits de l'homme?

SB: Dans ce film, il est d'abord question de la liberté artistique et de la liberté d'opinion. Les projections publiques sont interdites au Soudan depuis de nombreuses années et le film montre combien ces structures répressives sont figées. Mais le film laisse néanmoins la place à un certain espoir - notamment dans le contexte actuel du mouvement de protestation. Les protagonistes sont poussés par une passion irrépressible et s'accrochent à un rêve, ils espèrent qu'au Soudan aussi, il sera bientôt possible de voir à nouveau des films modernes.

SB/SCZ - 27/11/2019