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MOSKAU EINFACH!

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jonone2 280Tous fichés? Philippe Graber dans l'antre des secrets se confond presque avec ses dossiers - ©Vinca Film

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Les comédiens au travail... parmi les plus jolis moments !
moskaueinfach 06Philippe Graber et Mike Müller - Deux des flics ficheurs ©Vinca Film
stieglitz une couleursDu nouveau à l'est: Le mur tombe. L'histoire en direct à la télé! Shakespeare peut attendre...


COMÉDIE SUR FOND DE SCANDALE DES FICHES ...

Texte: Dona Carlotta


Un film de Micha Lewinsky, 2020, 99', Suisse

Avec:
Philippe Graber, Miriam Stein, Mike Müller, Michael Maertens

Sortie sur les écrans suisses-allemands le 13 février 2020.

En Suisse allemand et allemand avec sous-titres: allemand, français (selon les séances)


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REGARDER DANS LE RÉTROVISEUR
Le cinéma suisse regarde souvent dans le rétroviseur ces derniers temps. De «L'ordre divin» à «Zwingli» en passant par «Tambour battant» ou encore «Platzspitz Baby», ce sont à chaque fois des chapitres de l'histoire, récente ou pas, qui sont traités par les réalisateurs suisses.
Dans «Moskau einfach!», Micha Lewinsky nous fait voyager 30 ans en arrière et revivre le scandale des fiches. En 1989 les Suisses découvraient qu'un système de surveillance des faits et gestes de certains d'entre eux avait été mis en place - de façon à la fois démesurée et totalement caricaturale. C'était une époque où l'Etat surveillait les citoyens, lesquels ne livraient pas encore toutes leurs données volontairement sur le net.

L'ABOMINABLE ET TERRIBLEMENT TERNE «FICHEUR»
Micha Lewinsky choisit de traiter le sujet sous forme de comédie drôlatique et souvent tendre en prenant la perspective du «ficheur», cet abominable personnage qui suit, note, échafaude.
Non seulement nous entrons avec lui et avec grand plaisir dans les coulisses du Schauspielhaus pour infiltrer ce monde de dangereux spécimens, susceptibles d'attenter à l'intégrité du pays, mais nous découvrons aussi par petites ou parfois très grosses touches les bureaux et les archives de la police de sécurité, la lâcheté du supérieur, le double langage du metteur en scène, qui aime plus les beaux discours que la probité, la candeur de la jeune comédienne en rupture de ban avec sa famille conservatrice, le changement d'optique du policier grâce à ... l'amour, le milieu des Zünfte, les cheveux longs du modérateur de Radio Lora qui ne trouve pas de travail, pas par délit de sale gueule, mais parce qu'il est fiché. 

Tout ceci est assez réjouissant même si ce n'est pas non plus très original. Quelques images d'archives nous replongent dans l'époque avec par exemple le discours de Moritz Leuenberger - alors conseiller national en charge de ces questions et par qui la vérité arriva. Et le scandale!
D'autres extraits rappellent le contexte général, avec la chute du mur de Berlin ou la votation d'Une Suisse sans armée. 

Au Lunchkino, dans une salle comble, le public est conquis. Les spectateurs retrouvent une époque qu'ils ont tous bien connue. Le film saura-t-il aussi intéresser les plus jeunes générations et les non-Helvètes? Espérons!
 
(DC_10/02/2020)